Histoire & modèle
Notre histoire
Fin des années 50, au sortir de la guerre. Alors en pleine expansion industrielle, la France manquait d’ingénieurs et de techniciens. À cette époque, les études d’ingénieurs faisaient un peu peur : la formation était longue, les familles n’avaient accès qu’à peu d’informations sur le sujet et la plupart des écoles d’ingénieurs étaient concentrées dans la capitale. C’est donc dans cette optique qu’il a été proposé de développer l’enseignement supérieur scientifique et technique, à Lyon, sur le site de La Doua.
Les deux fondateurs de l’INSA, Gaston Berger, directeur général de l’enseignement supérieur et Jean Capelle, recteur, ont imaginé une école, d’un genre nouveau, capable d’apporter des réponses contemporaines aux enjeux de société. Votée par décret en mars 1957, la création de l’INSA devait être, selon les termes de l’époque, une « grande expérience nationale d’enseignement », une école « pilote » devant former mille ingénieurs et mille techniciens par an.
À partir de février 1957, les cent hectares de La Doua sont progressivement libérés par l’armée, la société hippique de Lyon et les PTT. La construction des bâtiments, imaginée par Jacques Perrin-Fayolle, est éclair pour envisager la première rentrée.
Inspiré par diverses universités techniques étrangères, l’INSA regroupe un premier cycle intégré et diverses options réparties entre les départements de physique, de mécanique, de chimie, d’humanités et un internat. Le recrutement était particulièrement ouvert pour l’époque, aux bacheliers, aux autodidactes sur concours, aux jeunes filles et jeunes hommes, français ou étrangers. La formation était également pensée pour être accessible à toutes et tous, avec des frais de scolarité réduits pour des étudiants vivant sur un campus-école. Du jamais-vu pour l’époque.
Notre modèle
L’extraordinaire richesse des écoles INSA repose sur un modèle de formation imaginé par le recteur Capelle et le philosophe Gaston Berger. Pour les fondateurs, les choses étaient claires : il fallait adopter une attitude tournée vers l’avenir et renouveler la formation de l’ingénieur pour penser son rôle dans la société. Pour arriver à former des ingénieurs capables de répondre aux enjeux de l’avenir, le projet de Gaston Berger mettait en valeur l’importance de la citoyenneté de l’ingénieur. Le modèle était organisé autour de deux dimensions : l’INSA devait être une école sociale porteuse de diversité, et former des « ingénieurs humanistes ».
Aujourd’hui, ce modèle n’a pas pris une ride et continue d’évoluer au rythme des enjeux de notre époque. La formation pluridisciplinaire qui mêle disciplines scientifiques, techniques et sciences humaines semble plus pertinente que jamais : il permet d’intégrer à la formation deux enjeux de la plus grande importance pour l’avenir : la responsabilité sociale et environnementale de l’ingénieur.
Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu’à inventer.
Gaston Berger, fondateur du modèle INSA